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Note d'information : En mode essais, la centrale solaire-thermique en construction à Guider produit déjà ses premiers mégawattheures

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Guider, 25 mars 2022
Cet ouvrage modulable connaît une mise en service progressive, en vue de contribuer à l’amélioration de la capacité de production dans le Septentrion.

Solaire : Les premières panneaux solaires (environ 400 modules) sont déjà installés sur le site et injectent déjà 1,5 MW dans le Réseau Interconnecté Nord. D'ici début avril 2022, cette capacité solaire injectée depuis Guider passera à 6,5 MW. Selon l’équipe de coordination pilotée par Eneo « Sous réserve de la finalisation des procédures d’obtention des permis et autres documents administratifs, les équipes d'Eneo qui supervisent les chantiers pronostiquent la totalité des 15 MW attendus en septembre 2022, sauf cas de force majeure. » Cette rapidité de déploiement est inédite, étant donné que des projets similaires sont conduits en moyenne en 5 ans dans des pays de même niveau de développement.

La spécificité et l'efficacité de la solution réside au niveau de trois principaux points :

  • Les panneaux sont transportables dans des containers et sont directement montés sur des potences. Leur ancrage au sol n'est pas réalisé par des massifs comme traditionnellement fait, mais juste des câbles en acier.  Ceci offre l'avantage d'une rapidité de déploiement sur un autre site en cas de besoin ;
  • Les panneaux sont munis de trackers qui suivent la trajectoire du soleil tout le long de la journée afin de maximiser leur rendement ;
  • Les panneaux seront équipés de batteries de stockage, afin de pallier aux variations de l'éclairement (dues aux intempéries, par exemple) et soutenir le réseau à la pointe (généralement en absence du soleil).

Thermique : tous les groupes devant injecter 10 MW de thermique au réseau sont déjà installés et débitent depuis ce 22 mars 2022 la puissance attendue dans le Réseau interconnecté Nord.  

Pour Amine Homman Ludiye, Directeur Général Adjoint en charge de la Production à Eneo, « ce projet solaire est une première au Cameroun. Il est d'abord le fruit du travail des équipes d'Eneo qui ont œuvré ensemble et mobilisé les compétences de l'entreprise pour permettre sa réalisation. C'est également grâce au soutien sans faille du gouvernement qu'il a pu voir le jour. »

15 MW de solaire à installer à Maroua d’ici fin 2022

Du côté de Maroua, il est prévu que le site choisi accueille des équipements solaires pour la production de 15 MW. L'équipe projet envisage la fin des travaux cette année. Elle travaille actuellement avec les acteurs gouvernementaux à accélérer le traitement administratif du dossier critique d'indemnisation des riverains.

Ainsi va la mise en œuvre progressive par Eneo et ses partenaires du projet d'installation et d'exploitation d'une solution de production mixte (solaire et thermique) et modulable (démontable et déplaçable facilement). La capacité totale additive au Réseau Interconnecté Nord sera de 40 MW dont 30 MW solaire (à Maroua et Guider) et 10 MW de thermique à Guider.

C'est l'une des solutions concertées (entre Eneo et le Gouvernement) face au déséquilibre entre l'offre et la demande dans le Septentrion. Déséquilibre né du déficit hydrologique persistant dans le bassin de la Bénoué. Après le transfert de 24MW de thermique d'Ahala à Garoua et Ngaoundéré, le conseil d'administration d'Eneo a pris la décision au mois de juin 2021 de lancer ce projet.

Eneo a contracté avec les entreprises Scatec et Aggreko, qui installent respectivement les panneaux solaires et les groupes, et vont en assurer l'exploitation.

« Nous nous réjouissons de l'avancement de ces projets d'importance stratégique pour le Cameroun et apprécions la coopération que nous avons établie avec Eneo et le Gouvernement, Nous poursuivons notre engagement de mise à disposition des populations du Septentrion une énergie fiable, propre et bon marché », commente Hans Olav Kvalvaag, SVP Release chez Scatec.

« Nous saluons la coordination du MINEE, notamment sa cheville ouvrière, la DERME, le support des autres administrations concernées, l'appui des élites du Grand Nord et l'excellente collaboration avec les équipes d'ENEO pour la réalisation de ce premier projet d'envergure, qui matérialise l'engagement du Gouvernement pour la transition énergétique à travers l'énergie solaire au Cameroun », se réjouit Henri Job, CEO Sphinx Energy.

Pour accompagner la mise en œuvre, Eneo s'est mobilisée depuis plus de 8 mois dans l’implantation des ouvrages. Eneo a ainsi :

  • Acquis et sécurisé les espaces de plus de 80 hectares dans les deux villes hôtes ;
  • Assuré l'indemnisation des riverains à Guider ;
  • Lancé le processus d'indemnisation à Maroua ;
  • Construit une ligne de 5km pour l'évacuation des énergies vers le Réseau Interconnecté Nord ;
  • Engagé l'étude d'impact environnemental en accord le Ministère de l'Environnement ;
  • Réalisé les travaux critique d'aménagement des plateformes nécessaires pour la production des premiers mégawatts.

Dans sa politique développement des compétences, ENEO a particulièrement misé sur une équipe relativement jeune et dynamique, pour mener à bien ce projet.

Darlin Daquin Nangmo Tsague, chef du projet sur le plan opérationnel, déclare :

« Conscient des enjeux du projet et de son impact, toute notre équipe, essentiellement jeune, est motivée par l’envie d’affirmer le savoir-faire de la jeunesse camerounaise.  Nous sommes fiers d’endurer plusieurs imprévus, mettre en place plusieurs plans et alternatives et d’avancer rapidement », affirme Darlin Nangmo, le chef de projet.

Borel Bohr Kogom Kianpi, membre de l’équipe projet en charge du génie civil, affirme pour sa part :

« Au quotidien il faut gérer d’une part le prestataire en charge des travaux portés par Eneo et d’autre part les partenaires SCATEC et AGGREKO, actualiser des plannings en revoyant à chaque fois les priorités compte tenu des délais assez serrés, du rythme des importations des équipements et des objectifs spécifiques de la période », souligne Borel Bohr Kogom Kianpi, en charge du génie civil, un brin content d’avoir réduit ses heures de sommeil.

« Face aux points durs rencontrés, l’engagement et la hargne de l’équipe couplés à sa grande agilité ont toujours permis de trouver des solutions.  Pour nous, c’est une opportunité pour notre jeune équipe de participer activement au développement du pays et mériter ainsi la confiance », d’après Armand Kwameni construction qui supervise la construction des réseaux.

C’est une aventure particulièrement enrichissante pour les jeunes ingénieures femmes que nous sommes. Eneo nous offre l’opportunité de diversifier notre expérience dans la conduite des projets en production. Après la participation à des projets de réhabilitation de grands barrages hydroélectriques, nous travaillons sur le solaire et la thermique. C’est avec beaucoup d’enthousiasme que nous contribuons à écrire les premières pages de l’histoire du solaire dans le pays », déclare Diane Monny, 3 ans d’expérience et membre de l’équipe projet. 

Les communautés riveraines profitent déjà de ce déploiement grâce à l’activation des mécanismes de responsabilité sociale d’entreprise. « Environ 50 jeunes ont déjà été recrutés dans les zones du projet pour des activités ne nécessitant pas des qualifications et environ 30 jeunes qualifiés ont été engagés pour des travaux plus techniques. Ces actions sont en lien avec la politique de Responsabilité Sociétale d’Eneo », affirme Djoulde Bouba, le responsable  d’Eneo en charge de la RSE dans le septentrion.

Eclairage avec Amine Homman Ludiye, Directeur Général Adjoint en charge de la Production à Eneo Cameroon.
Vous avez coordonné les efforts toutes les équipes pour la réalisation de ce jalon important en moins d’un an.

Quels sont les facteurs clés de ce succès, et quels auront été les défis rencontrés par les équipes ?
Ce projet solaire est une première au Cameroun. Il est d'abord le fruit du travail des équipes d'Eneo qui ont œuvré ensemble et mobilisé les compétences de l'entreprise pour permettre sa réalisation. C'est également grâce au soutien sans faille du gouvernement qu'il a pu voir le jour.

La nouveauté d'un tel projet a fait que beaucoup de difficultés ont été rencontrées qui ont été autant de défis. Tant sur le plan technique de par son caractère modulaire, que sur les exigences en termes de planning compte tenu de l'urgence liée au stress énergétique des régions du Nord ou encore sur le plan administratif du fait notamment des autorisations, des procédures douanières, et bien entendu compte tenu des contraintes logistiques qu'un tel projet suppose.

Que reste-t-il à faire, et que faut-il pour l’aboutissement final du projet ?
Le projet est un combiné de deux centrales solaires de 15 MW chacune. L'une à Guider, l'autre à Maroua. A ce stade les premiers blocs de la centrale solaire de Guider sont installés et peuvent déjà produire 1,5 MW. Les autres blocs successifs seront mis en service progressivement pour atteindre la pleine capacité de production en août. Parallèlement la centrale de Maroua est en cours de déploiement et sera pleinement opérationnelle avant la fin de l'année. Quelques procédures administratives ont pris du retard. Eneo sollicite le soutien des autorités pour accélérer leur aboutissement.

Qu’est-ce que cet ouvrage va-t-il apporter au Cameroun ?
Un tel projet apporte une capacité additionnelle de 30 MW pour le Septentrion, ce qui permet d'améliorer la satisfaction de la demande de ces régions. Il permet également de pallier le déficit hydrologique du barrage de Lagdo que nous subissons violemment depuis deux années successives. Enfin ce projet se substitue à un projet thermique équivalent, qui consommerait du fuel, et serait donc bien plus coûteux pour le Cameroun et bien plus polluant.

J'ajoute que ces deux centrales de 15 MW bénéficieront également de batteries de stockage qui permettront de lisser la production pour permettre la gestion optimale du réseau d'une part mais d'optimiser également le profil de production, éventuellement en dehors des périodes d'ensoleillement. 

Enfin, ce projet permet à Eneo et au Cameroun d'acquérir de l'expérience dans la gestion et le déploiement de tels technologies, ce qui est un actif pour le pays.

Où en sommes-nous avec les autres projets solaires en cours de développement dans le Septentrion ?
D'autres projets solaires sont effectivement en cours de développement dans le Nord, qui est la région privilégiée pour ce type de technologies compte tenu de son degré d'ensoleillement.

Ce sont des projets qui sont soutenus par le gouvernement et qu'Eneo accompagne activement.

Des contrats d'achats d'énergies sont en cours de négociation avec les différents développeurs. Les projets en sont à des degrés d'avancement divers, mais d'ici deux ans se sont plusieurs dizaines de MW supplémentaires qui seront injectés dans le réseau interconnecté Nord.


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