“Le soleil se lève à l’Est” : Après Djoum, Eneo Cameroon met en service sa deuxième centrale hybride solaire-thermique à Lomié

Lomié, le 29 juillet 2020. Eneo Cameroon annonce la mise en service le 27 juillet, à Lomié, Région de l’Est, de sa deuxième centrale photovoltaïque, après Djoum en fin 2017.

D’une capacité de 125 kilowatts crête (kWc) et construite sur près de 2000 m² de superficie, le parc solaire hybride de Lomié, est pourvu de 386 panneaux. Il a un fonctionnement îloté (off-grid, ou découplé du réseau) en journée, de 07h à 18h. La nuit de 18h à 21h30, la centrale thermique prend le relai, permettant ainsi aux batteries de se recharger. 

C’est une centrale avec stockage, disposant d’onduleurs chargeurs qui sont « Grid forming », c’est-à-dire qu’ils créent le réseau, donc, la tension et la fréquence nécessaires pour générer de l’énergie de manière indépendante, même en cas d’indisponibilité de la centrale thermique. L’installation permet d’alimenter en continue, et en totalité, le cœur de la ville qui dispose d’une charge en heure de pointe de 90 à 95 kW.

Outre la contribution à la réduction des émissions des Gaz à Effet de Serre (GES), l'objectif d’Eneo est d'offrir un service de meilleure qualité que celui d’un système classique basé sur une source unique, d'amortir l'impact de la hausse des prix des carburants, et de réduire les coûts d'exploitation. L’hybridation constitue pour les régions isolées, une opportunité d’accéder à l'eau potable, à des soins de santé de base, à l'éducation et à d'autres services essentiels qui dépendent fortement de l'électricité.

Pour Eric MansuyDirecteur Général d’Eneo Cameroon, « Après la mise en service du projet pilote de Djoum en fin 2017, nous avons acquis une expérience à tous les niveaux de la chaîne. Aujourd’hui, nous confirmons que le soleil se lève à l’Est, et réitérons nos appels en direction des acteurs économiques locaux à investir dans cette énergie verte, une vraie opportunité, surtout avec les coûts des infrastructures qui baissent de plus en plus. Nous pouvons désormais dupliquer notre savoir-faire partout où les moyens le permettront. Nous sommes disposés à collaborer avec les acteurs qui s’intéressent à la filière, afin d’accélérer l’accès à l’électricité dans les zones rurales au moyen de la production décentralisée.

Le  projet  s’inscrit dans le Programme Solaire d’Eneo. Un appel d’offre est en cours pour les études et la construction de parcs similaires (hybridation) sur neuf sites (Banyo, Bertoua, Garoua-Boulai, Kousseri, Moloundou, Poli, Touboro, Yokadouma et Yoko) ayant chacun, une centrale thermique isolée. »

Selon Chebienka Leslie Langsi, le Directeur Central de la Production d’Eneo Cameroon, « Depuis la mise en service du parc solaire, la centrale thermique a vu ses quantités d’énergie injectées diminuer, passant de 100% à environ 78%, d’où une contribution à hauteur de 22% du solaire dans l’alimentation de la ville. A Lomié, nous injectons dans le réseau isolé en journée du solaire, et du thermique la nuit. Les économies en carburant enregistrés en journée peuvent servir en soirée, pour mieux  couvrir la demande. En plus, le temps d’exploitation des groupes thermiques est réduit. Ce qui limite de fait les risques de pannes, et donc apporte une meilleure disponibilité des machines. Les 125 kWc de solaire viennent en addition à la capacité thermique installée (667 kW) locale pour améliorer l’offre. »

Pour le Directeur Régional d’Eneo pour l’EstBabba Issou, « Depuis la mise en service de la centrale solaire, nous avons une souplesse d’exploitation qui assure une meilleure continuité du service ».

Depuis mi-septembre 2019, la centrale hybride de Djoum a vu sa capacité solaire doublée, passant de 186 kWc à 369 kWc. La quantité d’énergie propre injectée dans la petite ville s’est accrue considérablement, passant d’environ 10% de l’électricité consommée à un peu plus de 26%.

Dans le Grand Nord, Eneo a signé avec un consortium de développeurs un protocole d’accord pour la construction de deux centrales photovoltaïques au sol, d’une puissance de 25 MWc (10 à Guider et 15 à Maroua). Les études environnementales ont déjà été réalisées et les indemnisations des riverains des sites en cours. La COVID 19 a impacté le calendrier de mise en œuvre, mais les efforts sont fait pour assurer l’installation de ces parcs en 2021.

Au Cameroun, l’augmentation de la production électrique se heurte souvent aux limites physiques des réseaux de transport et de distribution. Une partie de notre territoire, notamment à l’Est et le Grand Nord, est alimentée par  des réseaux non interconnectés, les villes et les villages sont alimentés à partir des centrales autonomes. En matière d’énergies renouvelables, les efforts devraient porter sur ces zones, pour améliorer la couverture.