Interview: Wilfred Ntuba , Financial director

The english version of this text will be soon  available.

« Cette formation a permis aux membres de l’équipe de partager leurs meilleures expériences… »


Vous avez récemment organisé un séminaire portant sur le renforcement de l’esprit d’équipe  à l’intention de vos coéquipiers. Quels en étaient les objectifs visés ?
La semaine précédant la tenue de ce séminaire, nous avions achevé l’élaboration de la Charte de la DFI sur laquelle les membres de notre équipe doivent s’appuyer pour exécuter leurs tâches quotidiennes. Il s’agit des mêmes valeurs qu’Eneo a adoptées. Nous les avons concrétisées dans la définition de la mission de la DFI, nous avons également décliné la vision de la DFI à partir de celle d’Eneo.

La DFI compte 140 coéquipiers répartis dans tout le pays. Il n’était donc pas possible de réunir tout ce monde pour cette formation. Néanmoins, tous les responsables et superviseurs pouvaient participer à ce processus, en particulier ceux qui sont dans les services centraux. Nous avons donc pu regrouper 50 personnes, qui constituent également ce que nous appelons « Forum sur la gestion des risques financiers ». Cette rencontre nous a donné l’occasion de partager des messages communs dans le cadre d'un groupe élargi, de donner aux coéquipiers venus des différentes régions l’opportunité d’exprimer leurs points de vue, de débattre sur des domaines présentant des risques et d’échanger sur diverses questions.

Concernant la formation, plusieurs coéquipiers de la DFI ont déclaré n’avoir pas bénéficié de formation depuis plusieurs années. Tout comme les responsables, les autres coéquipiers ne se rappellent pas de la date à laquelle ils ont reçu la dernière formation en matière de gestion. Ainsi, après avoir examiné ces demandes tout en prenant en compte la nécessité de permettre aux coéquipiers de la DFI de mieux se connaître, nous avons jugé judicieux d’organiser un évènement comme celui-ci. Nous l’avons organisé ici, au siège, plutôt que loin du site de Koumassi, afin d'avoir le plus grand nombre de participants possible et permettre la continuité de nos activités. C’est également pour cette raison que nous avons tenu à le faire en un jour, plutôt que deux. Je peux affirmer que tout s’est bien passé.

Ces objectifs ont-ils été atteints ?
Oui, la formation a permis d’atteindre l’objectif de renforcement de la cohésion et de l’esprit d’équipe. Nous avons également réussi à partager certains messages clés sur les rôles et les responsabilités d’un bon gestionnaire et sur les techniques d'autogestion et de gestion des autres.

Quels sont les trois messages clés, issus de ce séminaire, que les coéquipiers de la DFI devraient à tout moment garder à l’esprit ?
Le premier message porte sur un sujet qui a été couvert pendant la formation, notamment le concept de « leadership serviteur ». Ici, le vrai leadership repose sur la capacité à rendre service, à influencer… et non à être servi. Il est donc nécessaire de nous considérer comme des leaders avant  même d’être des gestionnaires. Par conséquent, en tant que leaders, vous occupez un poste qui vous amène à influencer les autres autour de vous : votre supérieur, vos collègues et les personnes qui travaillent avec vous… Vous avez de l’influence sur eux par ce que vous voulez obtenir un résultat à travers ce processus, parce que vous tenez à ce que ces personnes exécutent le travail de la meilleure des façons possibles pour obtenir le meilleur résultat. Si nous nous considérons donc comme des leaders, le rôle de gestionnaire sera plus facile et s’imposera comme une seconde nature. En tant que leaders, nous sommes là pour servir. Si vous êtes là pour servir, cela signifie que vous aiderez vos coéquipiers, les encadrerez et les formerez selon les besoins.

Nous avons souligné le fait que l’essentiel des formations se fait sur le terrain, c’est-à-dire environ 70%. En tant que leaders, si l’un de vos coéquipiers éprouve des difficultés à accomplir une tâche et sollicite votre aide, ou si vous sentez qu’il a du mal à avancer, il vous revient de l’aider à s’en sortir, soit en l’assistant vous-même, en prêchant par l’exemple, ou en faisant appel à quelqu’un qui pourrait lui permettre d’être plus productif.
En tant que leaders, il vous revient d’influencer, de coacher et de donner l’exemple. C’est la première leçon que les participants devraient retenir.

Le deuxième message est le suivant : vivre selon les valeurs d’Eneo est un impératif auquel nous ne pouvons nous soustraire. Nous devons vivre selon nos valeurs tous les jours et dans toutes nos activités. L’une des parties cruciales de la formation a été le module sur la « gestion par les valeurs ». Nous nous sommes répartis en quatre groupes représentant chacune des valeurs, à savoir Engagement, Respect, Intégrité et Cohésion… ou  «E.R.I.C. » comme nous les appelons afin que ce soit facile à retenir.
Nous avons effectué un exercice… qui a été assez révélateur. Nous ne vivons pas encore à cent pour cent selon nos valeurs. Cet exercice a donc été très utile et nous a permis d'apprendre certaines choses nouvelles sur nous-mêmes. Même si nous constituons de petits groupes, en fin de compte nous appartenons à une plus grande équipe qui est la DFI, Eneo… voire le Cameroun. Et  si nous allons plus loin en termes de vision d’Eneo (Etre la force motrice du secteur de l’électricité, le catalyseur de la croissance, nous fournirons une énergie fiable, assurerons la qualité de service, tout en étant un modèle de bonne gouvernance en Afrique)... la question demeure : quelle sorte d’exemple voulons-nous être ? Ainsi, vivre selon nos valeurs constitue également un élément clé.

Le dernier message concerne la qualité du temps que nous passons au travail ou au bureau. Étant donné que nous passons beaucoup de temps au travail ou au bureau, nous devons veiller à ce que ce temps soit des plus plaisants et profiter de la compagnie des uns et des autres. Le lieu de travail ne devrait pas être un fardeau. 

Dans l’ensemble, les formateurs ont été vraiment formidables en fournissant des exemples concrets tirés de leur propre expérience des endroits qu’ils ont visités et des histoires intégrées dans la formation. C'était un vrai plaisir. Cette formation a permis aux membres de la DFI de partager leurs meilleures expériences, d’échanger sur ce qu'ils trouvent important, sur ce qui les passionne et sur leurs peurs… C'était une formidable journée, je dirais !

Après la formation,  quelle est la prochaine étape ?
Les coéquipiers doivent maintenant concrétiser les leçons apprises, n’est-ce pas ? Toutes ces choses que nous avons apprises, les coéquipiers doivent faire en sorte qu’elles deviennent une partie intégrante d’eux-mêmes. Si nous disons que nous n’avions pas les outils avant… nous avons commencé à les avoir. Je considère cette formation comme un outil. Ainsi, utilisons les outils mis à notre disposition.

La deuxième chose est que, puisque nous travaillons tous à partir de la même plateforme en tant que leaders… et je considère tous ceux qui étaient là comme des leaders potentiels, nous devons exiger des comptes de chacun de nous. Nous pourrions le faire en disant à un collègue : « Nous avons participé ensemble à cette formation. Nous avons dit que nous ferions ceci ou cela…, nous avons appris que les meilleures méthodes de travail en ce qui concerne la gestion du temps et des ressources humaines étaient celles-ci…, vous ne vivez pas selon les valeurs, vous ne vivez pas selon les normes… »

En clair, c'est ce genre de choses que je voudrais voir au bout de cette formation. Même au niveau individuel, dans le cadre des objectifs fixés à chacun de mes collaborateurs directs, et déclinés au reste de la DFI, nous sommes également tenus d’assurer la formation des équipes: à travers la formation au travail, mais également comme celle que nous venons d’avoir. 

Donc, nous aurons d’autres ateliers. En règle générale, 10% de toutes les formations seront officielles, ce qui signifie que les coéquipiers seront appelés à sortir de leurs lieux de travail habituels. Par conséquent, nous tiendrons probablement 10 formations de ce genre tout au long de l'année, bien que ce ne soit pas avec des prestataires de services extérieurs. Certaines seront organisées par nous-mêmes, que ce soit sur les finances, la comptabilité, les impôts… ou sur d'autres préoccupations des coéquipiers.